Lemonade's Repertory
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 Soeurs d'armes

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Fox
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MessageSujet: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:54

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~Prologue~

Je cours. Je cours à en perdre mon souffle, mes jambes me brûlent, mes muscles contractés depuis trop longtemps me font mal, ma gorge est sèche et ma respiration saccadée siffle entre mes lèvres gercées. Mes pieds glissent sur les feuilles mortes qui couvrent le sol inégal. Le sang bat à mes tempes, mon cœur résonne dans tout le bois. Derrière moi, j’entends la course irrégulière de Juliane. Les branches me giflent, les ronces m’égratignent, mais je continue. Toujours plus loin. Parce qu’il le faut. Les ombres s’étirent dans les bois. J’ai l’impression que les arbres menaçants hérissent leurs rameaux pour entraver la voie. Le bois tout entier nous vomit, nous, les intruses dans ce monde d’ombres et de démons. D’ordinaire j’aime la nuit. J’aime l’obscurité veloutée qui l’habite et qui engloutit tout, jusqu’à les effacer tout à fait. J’aime sentir le vent me caresser la joue. Je n’ai pas peur, d’ordinaire.
Mais aujourd’hui, je suis terrifiée. Chaque frémissement de branche me fait sursauter, il me semble que milles yeux nous observent, prêts à bondir. La lune nous fixe de son orbite vide et blafarde. Les racines se mettent en travers de notre route, et bien souvent nous devons nous débattre avec des branchages prit dans nos cheveux.
Moi je n’y fais plus attention. Mes cheveux sont dans un tel état que rien ne pourrait aggraver la chose, à moins de les faire bruler. J’ai peur que l’autre nous retrouve, qu’il nous rattrape et nous tue, cette fois, une bonne fois pour toute. J’ai peur de voir mon sang s’écouler lentement sur le sol. J’ai peur pour nos vies.
Soudain, un bruit sourd se fait entendre derrière moi. Je me retourne d’un bloc. Juliane est tombée. Mon instinct me hurle de fuir, de la laisser là, de l’abandonner purement et simplement. Mais je ne peux pas. Je fais demi-tour et l’attrape par un bras. Elle me fixe. Son visage fait peine à voir, couvert d’égratignures. Ses yeux reflètent l’effroi qui, je le sais, se voit dans les miens. Elle cherche son souffle. Je la tire et la remets debout. Je sais bien qu’elle n’en peut plus. Je sais bien qu’elle est aussi perdue que moi, qu’elle lutte pour ne pas lâcher prise et tout abandonner. Je lui souris d’une manière que j’espère rassurante. Elle se redresse en grimaçant et nous repartons sans oser articuler un mot. Toujours plus vite, vers, je l’espère, la délivrance de ce cauchemar.

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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:56


Mistral a écrit:

Soeurs d'armes Chapitre-premier-3e1e5b7
~ Chapitre Premier ~
Je me levai d'un bond. Où était ma chère sœur ? Je n'arrivais pas à l'admettre, mais l'idée d'être séparer de sa sœur m'était impossible à supporter. Déjà, quand Rose était partie en voyage scolaire, je n'avais pas dormi pendant trois jours ! Même si on se disputait tout le temps, l'amour sororal prenait le dessus chaque fois qu'on était séparées. Les disputes... Si j'appelais sa sœur, je savais qu'elle viendrait me piquer la télécommande et changera de chaine. Je préférai donc me rasseoir. Je sautai dans la canapé en cuir et m'enfouis dans les couvertures, mon chat pelotonné à mon genou. Quelques minutes plus tard, Rose arriva, et, comme prévu, s'assit lourdement sur le canapé. Le plus naturellement du monde, elle me pris la télécommande des mains et zappa aux dix chaines par secondes.


- He ! Je m'exclamai, C'est pas parce que t'es l'ainée que tu dois te croire tout permis !


Rose m'ignora royalement et je me détournai en croisant rageusement mes bras sur ma poitrine. mon portable vibra. Sans prendre la peine de regarder la personne qui m'appelait, je plaquai mon téléphone sur mon oreille, et m'éloignai du salon, trop heureuse d'avoir une bonne raison de m'éloigner de sa sœur sans quelque dise que je m'étais vexé.


- Allô ?


- Je l'ai revue !


Quand j'entendis la voix de mon amie, je m'engouffrai dans ma chambre et claquai la porte derrière moi. Là, je bondis sur son pouf et jouai le jeu.


- Et Madame Emma n'a pas eu le courage de l'embrasser ?


Emma ne sembla pas m'entendre.


- Il est trop craquant ! Les yeux marrons, les cheveux châtains...


Je ne cillai pas. J'éprouvais de l'envie : moi, n'était pas sorti avec un garçon depuis plus de trois ans ! Peut-être ne leur plaisais-je pas, j'étais certes discrète en classe, détestais répondre au profs (la seule fois où je l'ai fais, j'avais été privé de portable et d'ordinateur pendant un mois), mais j'étais fière de ne pas être une de ces filles qui étaient sortis avec au moins tous le garçons du collège ! Bon, d'accord, j'étais
s un peu jalouse des dents parfaites de Camille et de la démarche souple, presque féline, de Dora...


- T'es pas d'accord ?


La voix de son amie me tira de mes pensées.



- Qu... Quoi ? Désolé, j'étais ailleurs.


- On se parlait tranquillement quand la bande de Lisa est venue miauler autour de lui ! C'est carrément dégueulasse !


Je m’apprêtais à répondre, mais Emma avait déjà changé de sujet et me parlait à présent de l'impression que ça faisait lorsqu'elle se "Plonge dans ses magnifiques yeux noisette". D'une oreille, j'entendis ma mère.


- Ju' ! Va aux courses avec ta sœur !


- Désolé Emma... Ma mère appelle un signal de détresse : elle est tellement débordé par le lavage de vaisselle qu'il faut que j'aille faire les courses, à plus !


Mon amie s’esclaffa et raccrocha. Je refermai doucement le clapet du téléphone. Sans me presser, je pris la direction de la cuisine.



- Va mettre tes chaussons !


C'est ça... Et un voyage dans les Caraïbes, aussi ? Râlais-je. Néanmoins, je me contentai de répondre :


- Non merci, je préfère mettre mes bottes, vu le temps qu'il fait dehors...


- Tu sais p'tite sœur, les parapluies ont déjà été inventés ! Contre-attaqua sa sœur.


- Je savais pas que les parapluies se mettaient avec des chaussons... Grommelais-je.
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:57

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~ Chapitre 2
~
Rose. Je m'appelle Rose. Oui, comme la couleur préférée des poupées barbie au visage de plastique figé, qui vous fixe avec un air tellement niais que ça vous donne la chair de poule. Mes parents avaient décidés de faire de leur première enfant une martyre-née, en l'affublant du prénom le plus ridicule du monde. J'aurais préféré, je ne sais pas moi, un truc normal et courant comme "Marion", ou à la limite "Morgane". Mais non. Ce n'est pas ce qu'ils m'ont choisi, ils se sont mis d'accord sans prendre le temps de se demander ce que penserait plus tard le bébé braillard qui agitait ses petites mains potelées comme des massues. Honte à eux. J'ai lu quelque part que les "Rose" sont censées être très bavarde et ouverte à la communication. Je dois être l'exception à la règle. Je suis taciturne, morne et asociale, j'en ai pleinement conscience. Personne ne s’intéressent à moi et je le leur rend bien. Il faut dire que mes vêtements, mes cheveux et mon apparence éloignent les gens, ma mère en premier. Je crois que c'est pour cela que j'ai changé. J'ai teint mes cheveux en noir, je les ai coupé moi-même un jour d'octobre, je m'en souvient très bien. C'était il y a trois ans, sur un coup de tête, comme ça. Moi, la jolie petite fille à sa maman, la fillette gentille, intelligente, bavarde et ouverte à ce qui l'entoure, aux beaux cheveux blonds et à l'attitude soignée, la fierté de ces parents, s'est tout à coup transformé en... Ce que je suis maintenant, j'imagine. Les gens me prennent pour une gothique, une racaille sans même connaitre la définition de ces termes. Ils ont tort, parce qu'à part une ou deux disputes avec des mecs douteux qui se terminent mal et où j'ai du rentrer avec une lèvre fendue et quelques beaux bleus, je suis absolument fréquentable. Enfin, si on aime ne pas parler, ce qui est le cas de très, très peu de personnes de mon age. Bref, moi qui prend tellement de plaisir à rebaptiser les gens - j'ai un sacré défaut, celui de ne pas retenir les noms, parce qu'en général je m'en tape - j'ai le pseudonyme le plus minable du monde, qui, malheureusement, est inchangeable et me poursuivra toute ma vie.

Voilà les pensées qui me traversent l'esprit alors que je me dirige sans me presser vers le boulevard. Nous habitons à proximité d'un Leclerc et ma mère ne se gène pas pour en profiter à chaque fois qu'elle a besoin de la plus petite nouille.
Je remonte le col de ma veste pour empêcher la pluie de mouiller les vêtements que je porte en dessous en jetant un regard noir vers le ciel.
"Alors, et ce parapluie ?"
Et flute. Juliane, qui marchait jusqu'ici devant, et qui par miracle avait réussi à la fermer pendant deux minutes, s'était arrêtée. Je lui passe devant.
"Tu sais ce qu'ils te disent, les parapluies, hein ? Et retourne où tu étais, c'était très bien.
- Pas question !"
Je soupire bruyamment. Et voilà, c'est reparti, elle va me coller aux basques pendant toute la sortie ! Je déteste le fait d'être plutôt petite, parce que je n'ai que quelques centimètres de plus qu'elle. Pas de supériorité de taille à espérer.
"Hé, on prend quoi ?
- Ce que maman veut.
- Sans déconner ! Donc, des haricots parce qu'on a mangé la dernière boite hier soir, du jambon, du kiri. Ah, j'ai pas le kiri, on pourrait peut être prendre du camembert ou du...
"

Je met mes écouteurs sur les oreilles pour ne plus avoir à supporter son monologue. Décidément, Juliane a le don de me taper sur le système. Mais bon, faut dire que je l'aime bien, elle et ses expressions étranges, ses manies pas possible et son caractère trempé. C'est ma sœur, tout de même. La rue est en pente et je marche au rythme de Castle of Glass. J'aime soudain beaucoup cette pluie qui mouille les passants obnubilés par leurs affaires, qui courent sans prendre le temps de regarder le ciel et de sentir les gouttes sur leur peau.
Le Leclerc n'attend plus que nous, bourdonnant d'effervescence aux lumières vives. Mais je reste sous la pluie encore un instant. Juliane se retourne.
"Hé, tu viens ?
- J'arrive, j'arrive...
"
Et je lui emboite le pas.



"Cause I'm only a crack in this castle of glass
Hardly anything else I need to be..."
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:57


Mistral a écrit:
Soeurs d'armes Chapitre-3-3e1ed11



~ Chapitre 3 ~
 
- Ppfff... Y'a du monde ! J'aime râler. Mieux ! Je ne fais que ça, au plus grand désespoir de ma chère sœur. Cette dernière, les écouteurs toujours sur les oreilles, ne bouge pas un cheveux pour m'aider à faire les courses. Je jure à mi-voix. J'attrape un paquet de pâtes sur un étalage quand une idée - folle, certes - me traverse l'esprit. Elle va me tuer à coup sur, mais je m'ennuie. Une petite folie ? J'arrache les écouteurs des oreilles de Rose et lui dit :
- 'Faut pas que tu m'aide, surtout.


Et je lui remet la musique. Effet instantané : elle m'attrape par le bras, et, son visage à un souffle du mien, elle aboie :
- Ca t'amuse, pas vrai ?


Sur ses mots, elle s'enfonce dans le rayon D.V.D, et me laisse toute seule. Je fini donc les courses toute seule. Je me rend à la caisse toute seule. Bon d'accord, j'avoue, je m'ennui affreusement. Je suis née pour l'aventure, pas pour moisir dans les rayons de Leclerc ! Je dépose uns à uns les articles sur le tapis roulant qui avance doucement, régulièrement. Ma vie est comme ça, et l'a toujours était : monotone. D'un monotone effroyable. J'envie les héros de bande dessinée (j'en suis fane), qui vivent une aventure chaque jour, détiennent des pouvoirs extraordinaires... Mais bon, comme aime me reprocher ma chère sœur, e ne suis plus une gamine ! Les contes de fée, c'est fini ! Et puis, en réfléchissant, l'insouciance de la jeunesse n'était pas si dure à vivre ! Je me demande si, quand on meure, on se ressuscite. Je l'espère ! Parce que si on m'a envoyer sur terre pour que je serve de canne à ma sœur gothique, plutôt mourir tout de suite ! Quatorze ans que je me dispute avec ma sœur. C'est peut-être pour ça que j'aime nos disputes : c'est la seule chose excitante dans ma vie pourrie.

Qu'est-ce que je disais ? J'aime râler...
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:58

Soeurs d'armes 205054589253831890_7hOelKQe_c_large

~ Chapitre 4 ~

"Quoi ?! Comment ça, ce n'est toujours pas arrivé ?! Vous plaisantez, j'espère !
- Non, mademoiselle, je ne plaisante pas, nous n'avons pas reçu de commande à votre nom, fait l'employé avec le ton condescend avec lequel on s'adresse aux tout-petits. Peut-être vous êtes vous trompé dans le lieu de livraison et...
- Je ne me suis pas trompée ! On m'a certifié la dernière fois qu'il serait là, ce fichu DVD !"
Bon sang, ce que j'ai horreur d'être prise pour une gamine. Mon apparence est tout de même censée me vieillir un peu, mais je constate bien souvent que ça ne suffit pas... Loin de là.
"Parlez-moi sur un autre ton, jeune fille."
Et voilà, il était lancé dans le role du gars qui a toujours raison. Je lui jette un regard noir.
"Attention, je ne suis pas votre fille à ce que je sache."
Son visage vire à l'écarlate. Il a l'air de se retenir d'ajouter quelque chose, mais montre le bout du rayon.
"Sortez. Maintenant.
- Avec plaisir !"
Et je tourne les talons pour gagner à grands pas l'endroit qu'il m'a si poliment indiqué, c'est à dire...
"AÏE ! MAIS FAIT GAFFE, IDIOTE !"
L'emplacement où ma crétine de sœur a eu l'idée lumineuse d'entreposer le chariot, que je n'avais bien sur pas vu. Manque de pot, tout ce que j'ai trouvé à lui répondre fut:
"Oh, toi, ta gueule, hein."
Ah merde, me dis-je alors que je sentais la réplique enflée. Pourquoi est-ce que je ne l'ai pas ignoré comme d'habitude ?..
"NAN MAIS JE RÊVE ! JE ME TAPE TOUTES LES COURSES ET TOI TU VIENS M'ENGUEULER ALORS QUE T'AS RIEN FOUTU !"
J'ai appris au moins une chose dans mon existence : ne pas répondre est souvent le meilleur moyen d'arranger les choses. Mais j'avais été énervée par ce stupide employé, et, franchement, mon bon sens n'avait aucune chance de l'emporter sur le reste.
"Ah ouais ? Et c'est qui qui te commande tes DVD, alors ? Le pape ?
- LE PAPE IL NE REMPLI PAS LE CADDIE !"
Ses cris me tapaient sérieusement sur les nerfs.
"TU VAS BAISSER D'UN TON !
- PAS AVANT QUE TU T'EXCUSES !
- JE VOIS PAS POURQUOI JE M'EXCUSERAI AUPRÈS D'UNE IDIOTE ! A CE QUE JE SACHE, C'EST A CAUSE DE TOI QUE JE SUIS ALLÉE DANS CE FICHU RAYON ET..."

Et merde...
Je viens de croiser le regard d'un gamin qui nous montrait du doigt à sa mère. Je me rend alors compte que des acheteurs potentiels s'étaient arrêtés pour nous observer. Sans attendre, je prend Juliane par le bras, bouscule un type à la tête tout à fait ordinaire et m'éloigne avec elle en laissant le caddie en plan. Je lui fourre le portefeuille dans la main avant qu'elle ne se remette à m’engueuler.
"Tu vas à cette caisse et on se retrouve après, OK ?"
Même pas besoin d'attendre la réponse. Je tourne les talons et m'éloigne comme si de rien n'était, longeant les étagères croulantes sous les jouets. Je remet mes écouteurs en place et je file au rayon CD, en espérant que le type qui le gère ne serait pas le même que celui du rayon DVD.
J'ai horreur de me mettre en scène. Horreur de sentir le regard des autres. Horreur d'une seule autre chose dont je n'arrive pas à me débarrasser...

Après avoir longuement flâné le long des rayons bien éclairés, "My Immortal" dans les oreilles, je décide que c'est l'heure d'aller retrouver Juliane et je presse le pas vers la sortie. Je la cherche des yeux, puis je l'aperçois enfin. Je fronce les sourcils. Un homme lui parle. Je les rejoins aussitôt, découvrant l'homme que j'ai bousculé tout à l'heure. Ils discutent. J'interviens.
"Vous êtes ?.."
Je ne comprend pas la réponse. On dirait un poisson rouge dans son bocal. Et puis, un quart de seconde plus tard, je comprend. Les écouteurs. Quelle idiote ! Je les enlève et m'entend reposer ma question, tandis que Juliane nous fixe d'un air ravi.
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 22:59


Mistral a écrit:
Soeurs d'armes Chapitre-5-3e4906e

Chapitre 5 :

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. C'était bien ma sœur, ça ! M'engueuler devant tout le monde, puis se faire toute petite, voulant disparaître le plus vite possible. Je jette un coup d’œil à l'entrée du rayon dans lequel elle vient de s'engouffrer, les mains dans les poches.
Rose débarque. Elle aurait pas pu rester avec ses écouteurs, comme d'habitude ? Malheureusement pour moi, elle devait faire exception à la règle et engage la conversation. Ce fut à mon tour de disparaître en coulisse. Je m’éloigne de l’homme et glisse un regard à ma sœur qui peut se traduire par : « Qu’est-ce que t’as, toi ? » Je les laisse dans leur baratin et m'approche de la caisse, poussant le caddie avec une énergie nouvelle. Sans me rendre compte, je double un gamin qui attend à la place de sa mère. Il me lance un regard noir mais ne prononce pas un mot pour autant. Je souris largement. Je me souviens d'un jour à la boulangerie où je faisais la queue derrière une vieille folle édentée. Elle avait acheté son pain, jusque là, rien d'extraordinaire, mais elle s'était ensuite retournée, puis traînée jusqu'à la porte. Là, à mon grand désespoir, elle avait fait volte-face et m'avait fixé avec ses yeux globuleux. Elle avait vociféré, et je m'étais persuadée qu'on avait du l'entendre jusqu'à l'église.
- Et toi ! Quand quelqu'un parle en vous regardant, c'est très peu probable qu'elle s'adresse au mur. Je m'étais donc dit qu'elle m'appelait. Viens avec moi ! Quelle grand-mère je ferais si je t'oubliais à la boulangerie !
Et quelle mémé complètement gâteau tu fais en prenant une étrangère innocente qui veut juste acheter son pain comme ta petite fille !
- Et toi ! Cette fois, ce n'est pas la grand-mère, c'est la caissière de Leclerc. T'attends quoi ? L'déluge ?
Elle parle d'une voix pâteuse, et j'en déduis qu'il devait lui manquer quelques dents dans sa bouche. Si, en fait, elle peut très bien jouer le personnage "Mémé Galeuse Complètement Gaga" !
J'ai la fâcheuse tendance à penser à voix haute, ce qui me vaut la punition de changer de caisse.
La file est longue. Affreusement longue. Je dirais qu'environ une cinquantaine de personne - si l'on prend en compte mon agaçante manie à surenchérir toujours tout - se presse à vider son caddie, puis à le re-emplire, sous le regard fusilleur de la caissière. Décidément, le rôle de la "Mémé Galeuse Compétemment Gaga" n'a pas de mal à se trouver des acteurs ! Avec ses yeux noirs derrière ses grosses lunettes rondes, ses cheveux broussailleux et ses dents jaunes, elle remplis tous les critères à la perfection ! Cette fois-ci, je prends bien gare à garder le bouche fermée.
C'est bientôt mon tour. Le gamin que j'avais doublé me montre du doigt, et j'ai la malchance de croiser les yeux froids de sa mère. Puis elle se penche sur son garçon et lui chuchote à l'oreille, un truc dans le genre :
- J'espère que te ne ressembleras pas à ça quand tu seras plus grand ! Franchement, les jeunes de nos jours !
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 23:02

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Chapitre 6 :


"Oui, il est vraiment bien, on ne s'attend pas du tout à la fin."

Je souris.

"C'est vrai ? Alors j'ai bien fait de le commander ! S'il n'y avait pas eu ce fichu..."

Il me regarde d'un air faussement choqué :

"Attention à votre langage, jeune fille !"

Je ris.

"Vous êtes sympa vous. Bon, je vais y aller hein, ma sœur arrive."

L'homme hésite un instant, puis acquiesce. Je me dirige vers la silhouette menue de Juliane, qui sourit jusqu'aux oreilles. Qu'est-ce qu'elle a encore inventé ?.. Je décide de ne pas m'en occuper en l'abordant.

"C'est bon ? T'as tout ?"

Elle me fusille du regard.

"Ouais et c'est pas grâce à toi."

Je hausse les épaules et elle prend la tête de notre duo. Sans même jeter un coup d’œil au caddie, je devine qu'il nous faudra faire toute la rue en portant plusieurs sacs chacune. La pluie tambourine sur les petites lucarnes du supermarché. Le va et vient incessant de ces personnes venant de toutes les classes sociales, les banals, les snobs, les paumés... Tous ceux qui, comme moi, se rendent ici dans le bruissement des achats et des sacs à main qui libèrent leurs portes monnaie, le vrombissement de cet engin millénaire qu'est la vie. Je pourrais rester des heures à imaginer leurs vies, leurs contacts, leurs espérances, leurs victoires et leurs défaites. Peu importe qu'il neige, qu'il vente, qu'un tremblement de terre survienne, il me semble que rien ne changerait et que tous continueraient à se réunir là, anonymes et pressés comme chaque jour, selon le protocole bien défini de notre société de consommation.
Malgré ça, j'ai hâte de sentir l'air frais sur ma joue. Cette envie s'estompe lorsque nous atteignons les portes automatiques. Ce n'est pas qu'une petite pluie. Il grêle carrément, des milliards de petites billes descendent du ciel et viennent affronter notre bonne vieille terre. Juliane me regarde d'un air interrogateur. Je soupire, je voudrais être ailleurs. Visiblement, elle a encore moins envie que moi de sortir. Ah, c'est vrai, son brushing va être foutu. Sans même m'en rendre compte, je souris narquoisement. Elle me jette un coup d’œil hautain en biais. Mon air provocateur s'accroit et elle fait un signe de la main, comme pour chasser une mouche. Bon, pas la peine de chipoter, on laisse le caddie là et puis basta... Je prend deux sacs et me prépare à sortir. Juliane, quant à elle, hésite toujours.

"Toujours là, vous ?" nous interpelle une voix enjouée.

Nous nous retournons d'un même bloc vers notre nouvel interlocuteur qui se révèle être... L'homme de tout à l'heure.

"Non, on est déjà parti," grommelle-je avec humeur.

Il nous sourit et regarde dehors.

"Ouille, ça tombe. Vous voulez que je vous ramène ?"

J'allais dire que non, nous n'étions pas en sucre, et que nous n'habitions pas loin lorsque Juliane acquiesce avec entrain et se tourne vers moi.

"Aller, Rose, ça nous permettra de ne pas être mouillées ! S'il te plait !
- Tss... Dis plutôt que tu ne veux pas ruiner ta coiffure. OK.
"

Je ne doute pas un seul instant de la sincérité de l'homme. Elle prend immédiatement ses sacs et il donne le signal de départ. Je remonte le col de ma veste, pressentant ce que va suivre.

"Trois... Deux... Un... GO !"

Nous nous précipitons sous la grêle avec enthousiasme et nous sommes complètement trempés lorsque les portes de la voiture se referment dans de grands éclats de rire. Il nous faut dix minutes pour nous calmer puis nous nous attachons toutes deux à l'arrière et je regarde silencieusement le paysage défilé à travers les vitres couvertes de buée pendant que l'homme fait la conversation avec une Juliane enjouée.
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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 23:03

Mistral a écrit:

Chapitre 7


Le voyage ne dura pas longtemps. Presque trop court ! Jacques - c'est le nom de l'homme qui conduit - passe son temps à blaguer. Même Rose semble enjoué ! D'habitude si renfermé... Bientôt, nous sommes arrivés devant chez moi. L'homme sort lestement de la voiture et ouvre la male à volée. Il empoigne deux sacs et court jusqu'à la porte d'entrée, la capuche rabattue sur sa tête. Je le voit par la vitre où glisse les gouttes de pluie. Il s'affaire devant la porte.


- Qu'est-ce qu'il fabrique ?


Rose se contenta d'hausser les épaules tout en essayant de régler la radio. Jacques revient au pas de course et ouvre la portière d'où s'infiltre de l'air glacé chargé de gouttes humides.

- Il y a un mot sur la porte. Votre mère est partie en urgence... Aux urgences, d'ailleurs ! Elle dit que votre petit frère - Timothée, c'est bien ça ? ( J'acquisse d'un signe vigoureux de tête. ) - s'est cassé la jambe.

Je jette un regard inquiet à ma sœur qui me le rend. Timothée est notre petit frère. Il a une dizaine d'années, brun, les yeux verts ( pas comme nous ! ), et infiniment mignon. J'envisage d'appeler maman, quand Jacques intervient.

- Vous pourriez peut-être venir dormir chez moi ! Il n'accorda pas d'importance au regard courroucé de ma sœur et ajoute avec plus d'entrain : Je ne sais pas si vous le savez, mais je suis l'oncle d'Adeline !

Oh non ! Pas elle ! C'est la fille du boulanger, toute mignonne, du haut de ses 12 ans, et c'est tout simplement la fille la plus chiante du monde ! Elle et magnifique, blonde, jolie, et très, très, très désagréable ! Je savais du premier regard qu'elle deviendra une grande amie à ma sœur, car elles ont le même caractère, le même don pour m’énerver... Quand je l'ai vu, j'ai tout de suite su qu'elle deviendra bientôt ma pire ennemie. Et ça n'a pas manqué ! Dès qu'elle m'a jeté son premier - le premier d'une loooooongue série ! - regard noir, le grand amour à commencé. Je crois que je ne lui ai jamais plus adressé la parole ! J'allais protesté, quand Rose me devance.

- C'est d'accord !

J'ai faillit avaler ma langue. Au moins, je l'ai fermé ! L'homme démarre et appuie sur l'accélérateur en tournant au coin de la rue.

- Elle ne m'a pas adressé la parole pendant trois jours !

Ma sœur et moi rions ensemble en se tenant les côtes. Le trajet a été un peu plus long que du magasin a chez moi, et vraiment moi humide ! Il s'est arrêté de pleuvoir depuis une bonne quinzaine de minutes. J'ouvre mon portable. Un appel d'Emma. J’essaie de la rappeler, sans succès. Je n'ai pas une barre de réso ! Ma sœur affiche la même mine dépitée. Elle et le réso, ils ne font qu'un !

On sort de la voiture. Le soleil est aveuglant et je plisse les yeux en souriant. Ça fait du bien après des semaines de pluie non stop ! On prend un sac chacun et passons la porte, tout en riant. La première chose que je vois est Adeline, la mine terrifiée, et la porte se referme en claquant.

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MessageSujet: Re: Soeurs d'armes   Soeurs d'armes EmptyVen 10 Juin - 23:05

Et ça s'arrête paaaarce que j'ai pas posté la suite ">>
http://www.legrandfandelgdc.com/t2457-Soeurs-d-armes.htm?theme=test
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