Lemonade's Repertory
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 Now, kill me.

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Fox
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Fox


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MessageSujet: Now, kill me.   Now, kill me. EmptySam 11 Juin - 9:49

Lorsqu'on a plus rien à perdre, avons-nous vraiment encore tout à gagner ?
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Oui, j'ai vécu. Vingt ans, ce n'est pas rien, contrairement à ce qu'on puisse penser. Vingt années. Assez pour se souvenir, pas assez vieux pour oublier. Vingt ans de violence, de débauche et de débâcles en tout genre durant lesquels j'ai vu ou vécu ce que je considère comme les pires atrocités de l'espèce humaine. Je n'ai jamais eu main mise sur mon destin, je ne crois plus à la chance. Je suis fatiguée de ces horreurs, fatiguée de mes cauchemars, fatiguée de ma vie. Alors, tout ce que j'attends, c'est que tu fasses enfin ce que tu dois faire, et vite. Come on, baby, je n'ai plus de temps à perdre avec ces enfantillages.

"Now, kill me."
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Fox
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MessageSujet: Re: Now, kill me.   Now, kill me. EmptySam 11 Juin - 10:11

PROLOGUE

La rue était sombre, envahie par les ombres perpétuelles de la nuit, seulement éclairée par un lampadaire solitaire grésillant. La nuit était noire. La lune éclairait de son œil unique et blafard le quartier du bronx où je me trouvais. Les façades fixaient de leurs orbites vides, défraichis et décharnés par le temps et les mauvais traitements, le goudron sale de la rue mal fréquentée. Comme tous ici, je longeais les murs de briques rouges en ignorant les cadavres de voitures incendiées qui trainaient ici et là, les immeubles abandonnés par leurs habitants, fantômes du passé glorieux d'un rêve américain illusoire. Tous avaient fui, tout ceux qui avaient un grain de jugeote, évacué avec précipitation ce lieu malsain depuis longtemps. Seuls restaient encore les peureux, trop défoncés, à la solde des dealers, allant des petits malfrats de rue aux bandes organisées, les fakes, ceux qui venaient se faire oublier par la justice là où il y avait trop de travail pour la civilisation, les gens trop pauvres pour partir qui se détruisaient pourtant à rester...
Désolation. C'était le mot pour décrire tout ceci, chaque parcelle de cette ruelle, chaque corps violé, chaque âme tachée par la sombre folie sauvage des hommes. Désolation qui s'infiltrait en chacun en moins de temps que l'on aurait cru, désolation encore et encore, à chaque tournant de rue. La terreur des uns alliée au sentiment de suprématie mauvaise des autres, curieux mélange plutôt courant. Un quartier mort qui revivait dès le soleil couché où il ne faisait pas bon se promener sans armes.
Ce qui amenait à se poser la question : que faisais-je donc ici, parfaitement intégré au décor, moi qui passait partout ? Réponse : je traquais ma proie.

Trois ans. Trois ans qu'on la coursait, la jeune fille à l'apparence si innocente qui cachait en fait une véritable bombe à retardement ambulante, une hécatombe humaine. Trois ans qu'elle échappait par tous les moyens à ses adversaires, mais plus pour longtemps. Deux fois déjà que j'aurais dû l'avoir. deux fois que la chance était de son coté, deux fois qu'elle tirait encore sa révérence vivante. C'était deux fois de trop. Je ne supportais pas l'échec, et il s'avérait que mes employeurs non plus. C'était sa vie contre la mienne et j'avoue que j'en avais fait une affaire personnelle. Il fallait dire qu'elle m'échauffait les nerfs, la petite pute, à me glisser entre les doigts. Cette fois serait la bonne, c'était couru d'avance.
Malgré tout, j'agissais toujours avec autant de précautions que la première fois qu'on m'avait lâché sur le terrain. Aucuns ne m'avaient jamais échappé pour le moment, pourquoi fallait-il que ce soit justement elle, une vulgaire gamine aguicheuse ?.. Hum, mieux valait ne pas se poser de questions. Après elle, je me tire de ce coin paumé et je rejoins Berlin pour une dernière affaire, histoire de finir la chose en beauté. Et elle retardait tout. Tss...

C'était ici. Au numéro six. Le chiffre de métal avait depuis longtemps déserté son poste. Un rez-de-chaussée d'un HLM mal éclairé. Un rictus couru sur mes lèvres, si bref qu'il aurait autant pu ne jamais exister. Je n'étais pas ici pour rire. Je contournai l'immeuble en piteux état, pour trouver l'escalier de service, rouillé mais toujours debout. Sans aucune hésitation, je m'engageai dans les marches, déterminé à en finir une bonne fois pour toute.

Elle avait pensé à tout. Elle pensait toujours à tout. Précautions poussées jusqu'à la parano, ce que je peux comprendre. Un met de choix, une denrée rare qu'il me tardait de voir au mauvais côté du canon. Et la balle partira, ira se loger proprement dans sa boîte crânienne, déclenchant une hémorragie dont elle mourrait rapidement. Trouée, la jolie petite tête. J'en souriais d'avance. Il n'y aurait aucune enquête, mes employeurs étoufferaient les éventuels curieux comme à chaque fois.

Il y avait cependant quelque chose que je ne comprenais pas : pourquoi ici, dans cette rue minable et pourrie jusqu'à la moelle d'un bas-quartier de New York alors qu'hier encore elle était logée cinq étoiles à 20 000$ minimum ? Voilà un point que je ne saisissais pas, mais si elle voulait choisir elle-même le lieu de ma victoire et mourir comme une vulgaire pute qu'elle était, c'était comme elle voulait, assurément.

Les marches métalliques grinçaient. De temps en temps, un chien aboyait de l'autre coté de la route. Je ne pensais plus à rien. Dans mon boulot, la moindre seconde de déconcentration peut être fatale, et j'en sais quelque chose. En général, mes confrères ne vivent pas vieux. Faire gâche à chaque détail est la clef des années d'entrainement.

Dans l'obscurité, je repérai sans hésitation la bonne fenêtre. Elle était dans la pièce d'à coté, je le savais. C'est pourquoi j'avais déjà le doigt sur la gâchette qui briserait le cours de sa vie. J'enjambai le rebord, silencieux comme une ombre, et marchai vers la porte. Un coup d’œil dans la pièce m'informa qu'elle était au milieu.

Ce n'est que lorsqu'elle sentit le métal froid sur sa nuque qu'elle parla.

"Je savais que tu viendrais."

Sa voix brisa la glace du silence sacré qui s'était forgé entre elle et moi. C'était la première fois que je l'entendais, cette voix un peu rauque, dénuée de toute trace d'émotion. La première et la dernière.
Malgré cela, j'eus la furieuse envie de lui coller tout de suite une balle dans la tête. Vite fait, bien fait. Mais loin de ce que je pensais il y a encore quelques minutes, je ne voulais plus en finir vite, non... Je voulais jouer, l'entendre crier, lui faire subir les heures passées à la chercher... Le canon glissa dans son cou, remontant jusqu'au menton, écartant ses cheveux... Un cou gracile, une jolie victime. Quoi de mieux ?

"Vraiment ? soufflai-je à quelques millimètres à peine de son oreille. Dans ce cas, tu sais aussi pourquoi je suis là, hum ?..
- Et comment, que je le sais.
"

Je fronçai les sourcils dans la pénombre. Sa voix sensuelle n'avait rien d'effrayée, loin de là. Elle paraissait... S'amuser. Ce qui m'échauffait les nerfs au plus haut point. Elle jouait avec le feu. Et elle y allait se brûler, j'en faisais le serment.
Ce fut de nouveau sa voix qui troubla le silence de cet immeuble vide.

"Sais-tu pourquoi j'ai choisi ce lieu ?.. demanda-t-elle soudain, parfaitement calme malgré l'arme et la certitude que je savais m'en servir. Parce que c'est ici que je suis née."

Je tombais de haut. Elle, la fille aux milliards, née ici ? C'était à peine croyable. Je sentis son demi-sourire tandis que l'arme s'enfonçait un peu plus dans sa nuque.
Elle avait commis l'erreur de me révéler ce détail qui, pour moi, avait son importance. Malgré son air de dure à cuire, elle cachait des souvenirs brulants. Ce fut à moi d'avoir un rictus mauvais sur les lèvres. Je plantai mon regard brun dans celui de la belle.

"Raconte-moi, hum ? Puisque t'y tiens tant."

Je brûlais de l'entendre elle-même raconter ses moments de faiblesses et d'humiliations. Elle en avait conscience et ferais tout pour ne rien laisser passer, mais y arriverait-elle vraiment ?..
Elle me dévisagea, le visage de marbre, puis rejeta ses cheveux en arrière en un geste sexy, puis commença.

♠ Didn't know you yet, baby... ♠
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