Loane Abney

En proie à une crise d'adolescence difficile, Loane supporte de moins en moins les absences répétées de sa mère, la très puissante Lady Abney, plus proche conseillère du Président. Elle fait de plus en plus fréquemment des crises de nerfs durant lesquelles il ne vaut pas mieux être aux alentours. Ce sont bien souvent les domestiques qui en font les frais et subissent la rage démesurée de la gosse de riche qu'est Loane. Ces crises, de plus en plus rapprochées, se finissent bien souvent en lourds sanglots qu'elle a bien du mal à contenir.
Pourquoi, se dira-t-on, pourquoi tant de colère et de hargne alors que la vie semble on ne peut plus souriante à cette fille ? Pourquoi ? Où est donc le problème lorsqu'on vit au Capitole, la prestigieuse cité du gouvernement de Panem ? Il est vrai que Loane n'a jamais connu le besoin, la faim et la soif lui étant complètement étrangers, les problèmes domestiques vite réglés. Il est vrai qu'elle a toujours eu à sa disposition une montagne d'argent que beaucoup lui envierait sans mal. Il est vrai que depuis toute petite, elle a eu le droit aux précepteurs les plus réputés, le plus chers.
Mais l'argent ne fait pas tout, et c’est une gamine paumée qui n'arrive pas à grandir seule qui se cache derrière ce menton haut. La solitude est affreusement présente, à partir du moment où tout lien, tout contact, a été remplacé dans l'esprit des autres par l'argent. Argent qui isole, transforme, détruit.

Loane est, comment dire... Spéciale. Ses cheveux rouges métallique ne se démarquent pourtant pas par rapport aux excentricités des autres membres du Capitole, poussant la mode jusqu'à un point ridicule et écœurant. Bien qu'elle possède quantité de tenues destinés à étaler le savoir faire et les richesses de sa famille, elle ne porte que des vêtements noirs à manches longues. Manches longues ? Oui, pour cacher ses bras meurtris, ses bras massacrés par sa souffrance, sa solitude. Elle a tendance à tirer sur ses manches pur cacher ses actes insensés dont personne ne sait rien. Alors, quoi ? Ses yeux verts dépourvus d'artifices, qui savent se faire directs mais si rêveurs à la seconde suivante ? Ses fanfreluches étranges qui semblent pourtant dérisoires par rapport à la montagne que faisaient certaines femmes ? Son allure plus vieille qu'elle en a l'air, décalée de son temps ? Sa fierté à toute épreuve comme en témoigne ses sautes d'humeurs dès qu'on aborde le sujet de sa mère ? Peut-être est-ce simplement la solitude qui pèse, que personne ne peut deviner à moins de l'avoir un jour ressenti.